• Fracture

    Certigny, une commune de Seine-Saint-Denis. C’est la rentrée au collège Pierre-de-Ronsard. La première rentrée d’Anna Kagan, jeune professeur d’histoire-géographie. On l’a beaucoup mise en garde : poste difficile, quartier sensible, etc. Tout de même, c’est dur. La violence ordinaire du verbe et des gestes, le désespoir de ceux qui savent leur avenir bouché… Parmi ses élèves, il y en a un qu’elle remarque. Plus mûr, plus doué, plus délicat que  les autres : Lakdar. Son rêve, c’est de faire de la bande dessinée. Il a du talent, il a été encouragé par un pro… Mais il lui est arrivé une tuile : une chute accidentelle, un plâtre trop serré aux urgences, résultat : sa main droite reste inerte. Il ne s’en fait pas trop, il pense qu’on va l’opérer et qu’il pourra de nouveau dessiner. Mais un médecin plus courageux que les autres lui avoue la vérité :c’est définitif, il est infirme. La descente aux enfers de Lakdar commence là. Son rêve est brisé, la seule chance qu’il avait de s’en sortir anéantie. Anna, bouleversée, essaie de l’aider. La tante Zora aussi. Elles font ce qu’elles peuvent mais elles n’ont guère que de bonnes paroles à lui offrir et les bonnes paroles, Lakdar n’en veut plus. Il n’a plus rien. Et quand on n’a plus rien, il reste la violence…